Inde : Une foule tue un pasteur adventiste

Une flambée de violence provoque la mort d'une douzaine de personnes et la fuite des chrétiens pour sauver leur vie

Berhampur, Orissa, India | Megan Brauner/ANN

Lors d'une récente flambée de violence antichrétienne, des extrémistes hindous attaquent une école adventiste à Jaipur dans la région d'Orissa en Inde. Aucun mort n'a été déploré par l'école.

Lors d'une récente flambée de violence antichrétienne, des extrémistes hindous attaquent une école adventiste à Jaipur dans la région d'Orissa en Inde. Aucun mort n'a été déploré par l'école.

Les responsables de l’église adventiste locale rapportent que des extrémistes hindous sont accusés d’avoir décapités un pasteur de l’église adventiste du 7ème jour dans la région d’Orissa en Inde la semaine dernière. Depuis, on parle d’au moins 15 morts du côté des adventistes.


Samuel Naik, pasteur de l’église adventiste de Phulwani, et sa mère ont été tués lors d’une récente flambée de la violence antichrétienne en Inde, a déclaré Gordon Christo, directeur des communications de l’église adventiste en Asie du Sud.


La femme de S. Naik s’est suicidée cette semaine après avoir appris leur mort, a ajouté G. Christo. Elle aurait été violée pendant les attaques.


Cette éruption de violence s’est produite suite au meurtre d’un responsable religieux hindou et de quatre autres personnes. Ces meurtres auraient été perpétrés par un individu non identifié. Les hindous accusent les chrétiens d’être les auteurs de ces meurtres alors que le gouvernement indien cite les rebelles maoïstes.


Une école adventiste à Jaipur a été attaquée dimanche dernier et une autre école à Khurda a été fermée pendant plusieurs jours, a déclaré G. Christo.


« Ils ont cassé la barrière et toutes les vitres des portes et des fenêtres du foyer des enfants, de la cafétéria et du dortoir des filles… ainsi que de quelques appartements des employés » a indiqué Arun Panda, directeur de l’école de Jaipur.


A. Panda dit que la foule a tenté de mettre le feu à plusieurs véhicules et quelques installations de l’école après avoir versé de l’essence dessus, mais que rien n’a brulé.


« Nous croyons que c’est un miracle » a dit A. Panda.


G. Christo indique qu’aucun mort n’a été rapporté par l’une ou l’autre des deux écoles.


Le Wall Street Journal a indiqué que les attaques se sont poursuivies tout au long du week-end et jusqu’au lundi. Il a également rapporté que les dirigeants indiens déclarent qu’il y aurait eu 13 victimes alors que le Centre Asiatique pour les Droits de l’Homme parle de 50 morts.


De nombreux membres d’église ont fui pour sauver leurs vies et les chrétiens qui ont perdu leur maison au profit de la foule sont encore plus nombreux. Les responsables de l’église locale demandent l’aide du gouvernement, des médias et de la communauté internationale.


« Les médias ne donnent pas un compte-rendu exact de cet épisode de violence » a déclaré G. Christo. « La pression internationale doit être exploitée ».


G. Christo a dit qu’un groupe d’adventistes d’Hosur, ville du Sud de l’Inde, s’est joint à 2000 chrétiens pour manifester contre la violence. Pendant cette marche le 31 août, les manifestants ont rencontré les médias et ont distribué une pétition exigeant l’intervention du premier ministre de l’état de Tamil Nadu, état où se situent Hosur et Orissa.


La pétition demande au gouvernement d’intervenir et d’arrêter cette flambée de violence, car « les chrétiens et leurs institutions sont accusés, attaqués et punis » à chaque fois que quelque chose se passe. La lettre déclarait que les chrétiens sont « fiers de la démocratie indienne, de la tolérance et de la liberté religieuse garanties par la constitution… mais qu’ils sont attristés par la série d’atrocités qui ont été perpétrées sur un groupe en particulier au nom de la religion ».


Face à de tels actes, les responsables chrétiens demandent également au gouvernement de prendre des mesures pour assurer la sécurité à l’avenir.


Dans une lettre à l’ambassadeur indien, John Graz, directeur du département des Relations Publiques et de la Liberté Religieuse de l’église adventiste, a demandé au gouvernement indien de restaurer l’état de loi et la justice.


« Ce qui se passe dans l’état d’Orissa envoie un mauvais message au monde » a écrit J. Graz. « Le fondamentalisme et l’intolérance religieuse semblent avoir triomphé sur la loi et les droits de l’Homme ».


L’état d’Orissa, qui se trouve sur la côte Est de l’Inde, a déjà connu la violence des hindous contre les chrétiens en 1999, provoquant la mort d’un missionnaire et de ses deux jeunes fils.

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