West-Central Africa

Au Togo, un pasteur adventiste originaire du Cap Vert a été emprisonné sur la base d’accusations douteuses

Les hommes de loi adventistes, les défenseurs des droits humains, se sont engagés à expédier sa libération, son exonération

Silver Spring, Maryland, United States | Elizabeth Lechleitner/ANN

Les hommes de loi adventistes et les défenseurs des droits humains, réclament la libération immédiate d’un pasteur adventiste, qui a été incarcéré au Togo, sur des charges jugées douteuses, selon eux.

Antonio dos Anjos Monteiro a été incarcéré en Mars dernier, pour conspiration avec intention de meurtres, après qu’un togolais l’ait impliqué, lui ainsi que deux autres chrétiens, dont un adventiste, comme conspirateur, dans un trafic allégué de réseaux sanguins.

Un peu plus tôt, l’accusé avait avoué les meurtres d’une vingtaine de jeunes filles, déclarant qu’il travaillait pour un cercle criminel, dont l’activité était le trafic de sang humain. L’homme avait rencontré Monteiro alors que ce dernier exerçait sa fonction de pasteur.

Monteiro, un natif du Cap Vert, a servi en tant que directeur du Département de l’Ecole du Sabbat et du Ministère Personnel au sein de l’Union du Sahel, dont le QG se trouve à Lomé, au Togo, depuis 2009.

Quoiqu’une perquisition policière de la maison de Monteiro et du QG de l’église locale, n’ait rien donné, les journaux locaux ont publiés, au début de l’année des photos inflammatoires, dépeignant des containeurs de sang, accompagnés d’un article détaillant les allégations pesant contre Monteiro.

« Je pense que cela va sans dire, que Monteiro est innocent, » a déclaré Todd McFarland, un conseiller-général associé du Bureau du Conseil Général qui se trouve au QG de l’Eglise Adventiste Mondiale.

« La simple suggestion qu’un pasteur adventiste engagerait quelqu’un pour assassiner des jeunes filles, afin de faire un trafic de leur sang, est pour le moins bizarre, fantaisiste et dénuée de fondements, » a-t-il déclaré.

Cependant, la pression exercée par le public afin de résoudre une série de meurtres qui se sont produits l’année dernière, continue à contrecarrer sa libération et son exonération, selon les dires de McFarland.

Antérieurement à l’arrestation de Monteiro, des groupes de défenseurs des droits humains, avaient accusés la police togolaise de ne pas en faire assez pour résoudre ces crimes.

A la mi-septembre, les dirigeants d’églises ont rencontré des officiels du gouvernement togolais afin d’expédier l’affaire. Ce groupe comprenait Gilbert Wari, président de la Division Ouest/Centre Afrique, dont fait partie le Togo ; John Graz, directeur des Affaires Publiques et de la Liberté Religieuse, pour l’Eglise Adventiste Mondiale ; McFarland ; et un avocat de l’Union du Sahel.

« L’avocat est confiante. Elle a déclaré que leur visite avait provoqué un profond impact sur la gouvernement, » a déclaré Wari.

« Au début, nous avons pu constater que le gouvernement croyait avoir affaire à une petite église du coin, mais à présent, à la lumière du niveau de soutien et de mobilisation, ils ne peuvent que constater que l’Eglise Adventiste est une église mondiale, » a-t-il déclaré.

La prison civile de Lomé où est actuellement incarcéré Monteiro.

La prison civile de Lomé où est actuellement incarcéré Monteiro.

Ceux qui sont à la tête des liaisons internationales au sein de l’Eglise Adventiste, sont actuellement en pourparlers avec l’ambassadeur du Togo, afin d’obtenir la libération de Monteiro.

« L’ambassadeur m’a accueilli cordialement et a promis d’entrer en contact avec les hauts gradés du bureau  présidentiel, afin de faciliter la libération du pasteur Monteiro, » a déclaré Ganoune Diop, le représentant de l’Eglise aux Nations-Unies. Diop, qui a rencontré l’ambassadeur en Juillet, a depuis demandé une autre rencontre en vue d’assurer un suivi.

Graz a déclaré qu’il voulait que le gouvernement se rende compte qu’un pasteur adventiste, victime d’une détention arbitraire, n’était pas seul.

« Il a des millions de frères et de sœurs à travers le monde, prêts à se rallier pour le soutenir. Nous allons entreprendre tout ce qui est en notre pouvoir afin d’obtenir la libération de Monteiro et nous sommes confiants que la justice prévaudra. »

Il y a plus de 5300 membres d’églises au Togo, et pas loin de 880 000 membres au sein de la Division Ouest-Centre Afrique.

Monteiro, qui était, initialement,  maintenu en réclusion solitaire pendant 14 jours,  a depuis été transféré à la prison civile de Lomé, où les détenus, comme lui,  en attente de leur procès, sont emprisonnés en compagnie de criminels déjà condamnés.

Malgré des conditions carcérales déplorables, Graz a déclaré que Monteiro reste « optimiste et en bonne santé. »

« Nous sommes persuadés que Monteiro est un Joseph des temps modernes, » a déclaré Wari, faisant allusion à l’histoire biblique figurant dans l’Ancien Testament, où ce dernier est emprisonné sur la base de fausses allégations. « Tout semblait désespéré et sans espoir, mais Dieu était à l’œuvre, et son nom fut glorifié à travers cette crise. »

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